protossdeath

Des problèmes de natalité sur Aïur.

 

Malgré la sortie de Legacy of the Void, l'extension dédiée aux protoss, cela fait maintenant un an que la race futuriste est la moins représentée sur le ladder de StarCraft II. Le phénomène a atteint une ampleur sans précédent lors de la Saison 4 2016 où on ne comptait plus que 48 000 joueurs protoss pour 77 000 joueurs terran et 97 000 joueurs zerg, la courbe de joueurs P évoluant en corrélation avec celle des joueurs Z (Source : rankedftw.com). Cet écart s'est atténué au cours des Saison 5 et 6 mais les Protoss sont toujours sous-représentés dans les ligues Or à Grand Maître.

 

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La répartition des races, excluant les joueurs random, tous serveurs confondus

 

Si le design de la race a toujours été considéré comme raté, et ce par David Kim lui-même, Legacy of the Void et les récents patchs n'ont rien arrangé. Début décembre, un bloggeur publiait un billet très complet sur l'incompabilité du design protoss actuel avec les principes fondamentaux d'un RTS. La communauté Reddit a réagi avec vigueur à cette publication et à l'absence grandissante des protoss en hautes ligues. Les arguments se rejoignent très souvent : l'ennui que l'on ressent en jouant cette race, la difficulté à contrôler un trop grand nombre d'unités disposant de spells, le sempiternel bullying anti-protoss... Autant de phénomènes que l'on peut imputer aux mécaniques de la race, malheureusement conçue comme gimmicky, ce qui provoque de la frustration chez le joueur et chez son adversaire, quelle que soit l'issue de la partie.

 

Il est malheureusement trop tard pour repenser la race, et il y a peu de raisons d'espérer que Blizzard réagisse à la situation de manière cohérente et intelligente au vu du contenu du patch 3.8 qui a proposé un blink au DT et un porte-nerfs trop puissant. Rien de plus amusant en effet que de passer ses parties à amasser des carriers pour espérer l'emporter en PvZ avant de se faire insulter par son adversaire. Au lieu de chercher des solutions profondes et conceptuelles aux enfants d'Aïur, les développeurs ont toujours choisi des semi-parades pour ne pas trop toucher au design du jeu : le mothership core est la personnification même de l'échec de Blizzard et la métaphore d'un pansement qu'on applique d'avantage pour cacher la plaie que pour arrêter le saignement. En mai 2015, un édito publié sur aAa évoquait déjà le sujet. On comprend que de nombreux joueurs aient arrêté les frais et délaissent le ladder : définitivement, Protoss, ce n'est plus très fun.