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Nos confrères de chez SmartCast Ninjas en ont eu marre, marre de toutes ces études qui sortent avec des résultats différents les unes des autres. Marre de ne pas savoir exactement comment se porte le marché du sport électronique en France. C'est donc pour cette raison qu'ils ont réalisé leur propre travail d'analyse concernant l'esport dans l'hexagone.

 

Afin de réaliser sa propre étude, SmartCast Ninja a donc envoyé des questionnaires à des sociétés travaillant dans le sport électronique. 14 d'entre elles ont accepté de répondre (on ne sait pas en revanche combien ont été contactées au total), tout en sachant que les éditeurs et streamers indépendants ont volontairement été mis de côté. Concernant les éditeurs cela peut se comprendre, il est en effet compliqué de se faire une idée précise des parts exclusivement esport de ces derniers en France. Pour ce qui est des streamers on peut regretter leur absence, même si pour tous les contacter et obtenir leurs réponses cela semblait une fois de plus très compliqué. Notons malgré tout que ces deux entités jouent un rôle prépondérant dans le marché du sport électronique tricolore. Une société telle qu'Activision-Blizzard par exemple est de plus en plus présente, idem pour un revendeur comme G2A.com qui participe activement via le sponsoring au développement du secteur. 

 

Les estimations de SuperData pour la France

 

 

Une croissance de 43% sur un an

 

D'après les résultats obtenus auprès de 14 entreprises donc, les revenus de l'esport en France serait de 11 562 000 d’euros. De plus le secteur connaîtrait une croissance de 43% sur un an. De ce point de vu là, si le revenu peut sembler en deçà de celui présenté par les autres études, la croissance en revanche est bien supérieur à celle estimée dans le reste du globe. A titre de comparaison, SuperData estimait le chiffre d'affaires de l'esport en France à 22 448 697 $ (soit 20 294 520 €) et sa croissance annuelle à 14% jusqu'en 2018. En ajoutant les sociétés non représentées et les revenus générés par les streamers, les projestions de SuperData semblent plus en adéquation avec la réalité du terrain. SmartCast Ninja a d'ailleurs obtenu des résultats qui semblent plutôt sous-estimer les revenus du sport électronique et cela principalement car ils n'ont pas pu tout prendre en compte.

 

En revanche ils ont tenté de classifier et de quantifier le nombre de personnes qui travaillent et vivent de la compétition de jeux vidéo. Sont ainsi divisés les rédacteurs, membres de staffs, organisateurs etc. et les joueurs professionnels. Cette fois encore les emplois annexes, ceux des streamers par exemple, des personnes chargées de l'esport en France au sein des éditeurs ou des sociétés de sponsoring ne sont pas comptabilisés ce qui donne des chiffres en deçà de la réalité.

 

- 156 personnes salariées au sein des 14 sociétés interrogées
- 81 joueurs professionnels Français évoluant dans des clubs français
- 21 joueurs professionnels Français évoluant dans des clubs étrangers
- 20 joueurs professionnels étrangers évoluant dans des clubs français

 

Ne sont pas comptés non plus les commentateurs tels que Yoan "ToD" Merlo (commentateur StarCraft 2), Olivier Morin (commentateur ESWC) ou Sébastien "AlphaCast" Ferez (commentateur Overwatch).  Idem en ce qui concerne les membres de staff de sociétés étrangères comme Florian "Drunkz" Le Bihan chez fnatic ou Romain Bigeard pour Unicorn of Love. Pourrait-on aussi ajouter ceux qui gagnent un peu d'argent mais ne font pas de l'esport leur activité première ? Ou bien ceux qui travaillent dans les bars gaming type Meltdown où le jeu vidéo est à l'honneur, et particulièrement la compétition ? Bref SmartCast Ninja comptabilise environ 300 personnes salariées mais cette fois encore le résultat pourrait être gonflé en élargissant davantage le champs d'application de l'esport.

 

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Des entrepreneurs qui ont un bon moral

 

Bon signe de cette étude malgré tout c'est le sentiment de ces entrepreneurs. Sur les 14 entreprises interrogées 11 affirment vouloir recruter dans les 6 mois (signe de la bonne forme de ce secteur d'activité). Les 3 sociétés restantes se projettent à plus long terme en envisageant les embauches sur l'année. Concernant ces emplois susceptibles d'être créés, on apprend que ce sont 53 personnes qui devraient être recrutées d'ici 6 mois. En rapportant ce résultat au données globale obtenue, cela nous donne une hausse de 18% des effectifs, ce qui est assez énorme. Inutile de vous préciser que pour les entrepreneurs évoluant dans le sport électronique le moral est bon, on pourrait même dire qu'il est excellent étant donné leurs perspectives d'avenir.

Finalement l'étude proposée par SmartCast Ninja, si elle ne permet pas elle non plus de savoir véritablement ce que pèse la France dans l'esport mondial, nous donne une idée assez précise du dynamisme de notre pays. Loin d'être à la traine face aux autres nations, le sport électronique tricolore connait une croissance fulgurante de ses principaux acteurs. A cela s'ajoute une augmentation massive des revenus ce qui permet d'envisager des recrutements importants dans les 6 prochains mois. En poursuivant son évolution à un tel rythme, on peut espérer voir rapidement le milieu se professionnaliser encore davantage, car aujourd'hui malheureusement il est toujours composé en majorité par des bénévoles.