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Meilleur joueur de la Proleague 2014 pendant des mois, Bonjwa de Brood War, Flash est un des personnages de la scène avec le plus haut potentiel de hype quand il gagne une compétition. Malheureusement, c'est loin d'être le cas actuellement. Retour sur un début d'année catastrophique.

 

 

L'échec GSL et StarLeague

 

16 novembre 2014. Défait 4-3 en finale, Flash termine second de la dixième édition de la HomeStory Cup, derrière un PartinG euphorique. Bien que décevant pour ses fans, ce résultat vient suivre une bonne performance à la KeSPA Cup et une victoire aux IEM Toronto au mois d'août : le public est confiant, Flash est enfin en train de se faire une place dans les compétitions individuelles de StarCraft II. Son élimination en phase de groupes de la Hot6ix Cup quatre jours après la HSC est même excusée et mise sur le compte d'une éventuelle fatigue accumulée suite à l'aller-retour en Allemagne. Tout le monde attend désormais de voir le Flash 2015.

 

La transition de fin d'année est toujours un moment clef dans la carrière d'un joueur de StarCraft. Lorsque les compétitions s'interrompent ainsi pendant près de deux mois, les progamers peuvent faire deux choix : le premier, continuer à s'entraîner au même rythme en profitant de ses proches pour cette période de fêtes. Le second choix est le plus répandu chez les Coréens : profiter de cette période d'invisibilité complète pour intensifier son entraînement afin de faire évoluer son style de jeu sans que personne ne puisse voir cette métamorphose à l'oeuvre en compétition. Ainsi, chaque début d'année révèle toujours de nouveaux talents, des joueurs qui n'étaient jusqu'à présent que des joueurs à potentiel, et sont devenus en deux mois de travail des sérieux prétendants à un podium en GSL.

 

Dark, déjà excellent en 2014 et bien trop sous-estimé, est devenu une véritable terreur en 2015

 

Flash est un champion né. Il a régné sur la scène Brood War des années durant, et tout son être ne demande qu'à régner aussi sur la scène StarCraft II. Après sa victoire aux IEM Toronto, il déclarait ceci :

 

Depuis cette année, j'ai changé d'état d'esprit, j'ai augmenté mon nombre d'heures d'entraînement et j'ai commencé à vraiment travailler mes stratégies. On dirait bien que ça commence à payer.

 

Pourtant, Flash semble avoir raté le coche en cette fin d'année. Il se qualifie pour la StarLeague en profitant d'un bracket expéditif où il n'a que deux adversaires à éliminer, Dream et HyuN, mais la GSL se passe mal. Gagnant son premier match contre Journey, il tombe ensuite contre San, puis est défait par ByuL en loser bracket. Les deux Bo3 sont perdus de la plus petite des marges, et si on peut lui excuser la défaite contre l'excellent zerg de CJ Entus, on ne s'explique pas vraiment la victoire de San. 

 

Flash hérite d'un adversaire de taille en Challenger League NSSL : le champion du monde lui-même, Life, vainqueur des IEM Taipei ce week-end. La hype est réelle, la rencontre est une des plus attendues du tournoi. La première partie est expédiée suite à un proxy 2 rax raté de la part du terran et un contre parfaitement géré de Life, mais la manche suivante sur Deadwing tient toutes ses promesses. Les deux joueurs s'accrochent pendant près de quarante minutes jusqu'à ce que Life parvienne à remporter la partie grâce à une excellente gestion des mutalisks et un refus de Flash de faire des thors, s'en tenant à son style bio-mines. Et ainsi, cette simple game révèle déjà la grande faille dans le jeu de Flash en ce début d'année : le Bonjwa a refusé de s'adapter et d'adapter son style de jeu, le rendant trop prévisible, et facilement contrable. Life remportera la rencontre 3-0, et ce problème dans le jeu de Flash va également le transformer de terreur de la Proleague à véritable punching ball.

 

 

Proleague, une descente aux enfers venue du soleil

 

Avec des stats de 23-16 et trois ace matchs remportés sur cinq, Flash a terminé la saison 2013-2014 en tant que quatrième meilleur joueur de Proleague, après avoir occupé la pole position pendant des mois. La nouvelle année est cependant loin de suivre le même schéma... Aligné à l'intégralité des matchs de KT Rolster, celui qui portait son équipe l'année dernière s'est retrouvé artisan de sa non-qualification en Playoffs pour le premier round, avec un résultat catastrophique de 1-6.

 

Le premier match de la saison l'oppose à Rogue sur Foxtrot Labs, et encore une fois, Flash échoue à marquer le point avec son proxy 2 rax : une situation qu'on avait rarement vu se produire deux fois d'affilée avec le "God". La macro game ne réussit pas plus au terran contre LosirA : son multitask et sa macrogestion sont toujours aussi efficaces, mais Flash ne prend pas l'information et prend donc d'énormes dégâts à chaque switch technologique du joueur zerg, qui finira par remporter la partie en modifiant en permanence sa composition d'armée, s'appuyant sur un compte de drones toujours supérieur à 80 : le swarm à l'état pur.

 

 

Il est ensuite défait par Dark la semaine suivante, révélant définitivement de sérieux problèmes dans le TvZ du joueur KT Rolster. Il faudra attendre la cinquième semaine de compétition pour que Flash marque son seul et unique point contre BBoongBBoong. Bomber et herO se débarasseront du terran dans ses deux derniers matchs, et même BrAvO remportera le duel lors de la semaine 4. Cette défaite en TvT notamment montre une nouvelle fois le problème d'adaptation de Flash, qui se cantonne à son plan de jeu initial et refuse de produire des tanks contre la grosse masse de marines de BrAvO.

 

Avec sa quatrième défaite ce matin contre StarTale-yoe, KT Rolster sera absent des Playoffs du Round 1. Eliminé de toutes les compétitions, Flash a désormais un mois pour se ressaisir, et entamer cet entraînement intensif dont il a besoin pour faire évoluer son style de jeu à la metagame et revenir au meilleur niveau. Le chemin sera long pour le champion-né, et il faudra également du temps pour retrouver une confiance et un moral sérieusement touchés : un effort nécessaire cependant pour que 2015 ne devienne pas l'année noire de l'ancien n°1 mondial.