Shurima n'a pas fini de faire parler de lui
Lorsque l'évènement autour de Shurima est arrivé sur nos serveurs, plusieurs champions reliés à cette région ont vu leurs lores modifiés. Ces très courts récits ont été promis à des versions plus longues, bien qu'il ait été annoncé qu'il faudrait être assez patients avant de les voir arriver. A l'heure actuelle, seuls les deux protagonistes de cette histoire, Azir et Xerath, sont en voie de recevoir leurs lores complets.
◘ Histoire actuelle ◘
Jadis mortel et aveuglé par son orgueil, Azir est récemment réapparu. Devenu un être transfiguré, il a le pouvoir de contrôler le sable. Il souhaite rendre à Shurima sa gloire passée, mais certains contestent sa légitimité de souverain. La puissance d'Azir, toutefois, est incontestable
◘ Prochaine histoire ◘
Apparition
Azir marchait sur la voie pavée d'or d'Empereur. Les immenses statues des anciens dirigeants de Shurima - ses ancêtres - regardaient sa progression.
La douce lumière de l'aube s'infiltrait à travers sa cité. Les étoiles les plus lumineuses brillaient encore dans le ciel, mais elles allaient être bientôt étouffées par la lumière du soleil levant. Le ciel de nuit n'était plus comme Azir s'en souvenait; les étoiles et les constellations étaient désalignées. Des millénaires s'étaient écoulés.
A chaque pas, le lourd bâton d'Azir émettait une note, résonnant dans les rues désertes de la capitale.
La dernière fois qu'il avait emprunté ce chemin, une garnison de 10 000 soldats d'élite marchait dans son sillage, et les acclamations de la foule faisaient trembler la cité. Ça aurait dû être son moment de gloire - jusqu'à ce qu'il lui soit volé par lui.
Maintenant, c'est une ville fantôme. Que sont devenus ses sujets ?
D'un geste impérial, Azir Azir commanda au sable sur le sol de s'élever et de créer des statues dotées de vie. C'était une vision du passé, les échos de Shurima reprenant forme.
Les figures de sable attendaient avec impatience, leurs têtes orientées vers l'immense disque solaire suspendu au-dessus de l'estrade de l'Ascension, éloignée d'une demi-lieue. Il était encore là, proclamant la gloire et la puissance de l'empire d'Azir, même si personne ne se souvenait de l'avoir vu. La fille de Shurima, qui l'avait réveillé et qui portait sa lignée, avait disparue. Il l'avait ressenti dans le désert. Ils étaient unis par le sang.
Alors qu'Azir marchait sur la voie de l'Empereur, les images de sable de ses sujets pointèrent du doigt le disque solaire, leurs expressions joviales tournèrent à l'horreur. Bouches ouvertes, ils laissaient sortir des cris silencieux. Ils se mirent à s'enfuir, trébuchant et s'écroulant. Azir contemplait la scène en silence, assistant aux derniers instants de son peuple.
Ils furent anéantis par une d'énergie invisible, réduits à l'état de poussière se fondant dans le vent. Qu'avait-il bien pu se passer lors de son Ascension pour qu'une telle catastrophe se produise ?
La concentration d'Azir se resserra. Sa marche se fit plus déterminée. Il atteignit le bas des escaliers de l'Ascention et commença à les gravir, les prenant cinq par cinq.
Seuls ses plus fidèles soldats, le sacerdoce, et ceux de sang royal étaient autorisés à poser le pied sur ces marches. Des versions de sable de ces derniers étaient présentes sur son passage, les visages renversés, grimaçant et se lamentant en silence avant qu'ils ne soient eux aussi emportés par les vents.
Il courut, montant les marches plus vite que n'importe quel homme le ferait, enfonçant ses serres dans la pierre, creusant des sillons là où elles se posaient. Des figures de sable se dressaient, puis se dissipaient, à ses côtés lorsqu'il gravissait les escaliers.
Il atteignit le sommet. Là, il vit le cercle final des spectateurs : ses assistants les plus proches, ses conseillers, les prêtres de rang supérieur. Sa famille.
Azir tomba à genou. Sa famille se tenait devant lui, parfaitement reproduite, des détails à lui briser le coeur. Sa femme, avec son enfant. Sa timide fille, serrant la main de sa femme. Son fils, se dressant la tête haute, sur le point de devenir un homme.
Dans l'horreur, Azir vit leurs expressions changer. Bien qu'il savait ce qui allait arriver, il ne put détourner le regard. Sa fille se cacha le visage dans les plis de la robe de sa femme, son fils porta la main à son épée, criant au mépris. Sa femme ... ses yeux s'écarquillèrent, mêlant tristesse et désespoir en eux.
L'évènement invisible les réduisit à néant.
C'en était trop, mais aucune larme ne coula des yeux d'Azir. Son statut d'Ascendant rendait ce simple acte comme une peine perdue pour lui. Le coeur lourd, il se releva. Il lui restait une question : comment sa lignée a-t'elle survécu, car elle avait visiblement survécu.
L'ultime écho attendu.
Il avança, s'arrêtant une marche en dessous de l'estrade, et regarda se jouer devant lui ce qu'il s'était passé, mais dans le sable.
Il se vit, sous sa forme de mortel, s'élevant au-dessus du sol sous le disque solaire, les bras grands ouverts en arrière. Il se souvenait de ce moment. La puissance parcourait son corps, s'insufflant en son être, le remplissant de sa force divine.
Un nouveau venu se matérialisa dans le sable. Son serf de confiance, son mage, Xerath.
Son ami prononça une parole silencieuse. Azir se vit se briser comme du verre, explosant en un tas e sable.
"Xerath", souffla Azir.
L'expression du traitre lui était inconnue, mais Azir ne voyait rien d'autre que le visage d'un meurtrier.
D'où une telle haine venait-elle ? Azir n'avait jamais été au courant de ça.
L'image de sable de Xerath s'éleva dans les airs tandis que l'énergie du disque solaire se focalisait en lui. Un groupe de garde d'élite se précipita sur lui, mais ils arrivèrent trop tard.
Une onde de choc brutale de sable se déchaîna, désintégrant les derniers instants de Shurima. Azir resta seul parmi les échos mourants de son passé.
C'est ce qui a tué son peuple.
Azir se détourna au moment où les premières lueurs de la nouvelle aube frappèrent le disque solaire. Il en avait assez vu. L'image de sable de Xerath transformé s'effondra derrière lui.
Le soleil de l'aube se reflétait de manière aveuglante dans l'armure d'or d'Azir. A cet instant, il sut que le traitre était encore en vie. Il sentait l'essence du mage dans l'air qu'il respirait.
Azir leva une main, et une armée de ses guerriers d'élite s'éleva du sable au pied des marches de l'Ascension.
"Xerath", dit-il, sa voix teintée de colère. "Tes crimes ne resteront pas impunis."
