La fin de la saison 2014 approche, et la BlizzCon avec elle ! Prévue pour début novembre, elle accueillera le plus grand tournoi de l'année : les finales WCS mondiales sur StarCraft II avec ni plus ni moins que 250,000$ de cashprize.

 

 

Qui y sera ?

 

C'est l'occasion de faire le point sur le classement WCS et les seize joueurs qui ont le plus de chances de se rendre à cette ultime et prestigieuse étape des WCS 2014.

 

Classement WCS

Mis à jour à l'issue de la DreamHack Stockholm (27 septembre)

 

Joueurs Total En WCS Hors WCS  Tournois à venir %*
# ID Points Région
1 Flag HyuN 6050 Flag 3250 2800 WCS NA 100%
2 Flag Zest 5800 Flag 3250 2550   100%
3 Flag MC 5500 Flag 3000 2500 WCS EU 100%
4 Flag Polt 5375 Flag 1500 3875 WCS NA 100%
5 Flag San 5125 Flag 2250 2875 WCS EU 100%
6 Flag TaeJa 5100 Flag 1300 3800   100%
7 Flag Bomber 5050 Flag 2375 2675 WCS NA 100%
8 Flag StarDust 4800 Flag 2800 2000   100%
9 Flag soO 3650 Flag 3000 650 GSL 100%
10 Flag Jjakji 3475 Flag 950 2525   100%
11 Flag herO 3475 Flag 750 2725   100%
12 Flag Classic 3325 Flag 2400 925   100%
13 Flag MMA 3275 Flag 1650 1625 WCS EU 100%
14 Flag Life 3250 Flag 1100 2150   100%
15 Flag Jaedong 3200 Flag  400 2800   69,7%
16 Flag  Snute 2925 Flag 850 2075   14,5%
17 Flag sOs 2850 Flag 950 1900   0%
18 Flag Solar 2525 Flag 1150 1375   0%
19 Flag Pigbaby 2500 Flag 2500 0 WCS NA 7,3%
20 Flag viOlet 2375 Flag 850 1525   0%
21 Flag ForGG 2350 Flag 1350 1000 WCS EU 20%
22 Flag HerO 2250 Flag 750 1500 WCS NA 4,8%
23 Flag INnoVation 2225 Flag 1350 875 GSL 48,3%
24 Flag Bunny 2200 Flag 850 1350 WCS EU 10%
25 Flag Rain 2075 Flag 1450 625   0%
26 Flag Scarlett 1950 Flag 700 1250 WCS NA 17,4%

 

*Le % représente les chances du joueur de se qualifier pour la BlizzCon étant donné les événements WCS restants.

 

 


 

 

Article du 20 septembre

 

Les tournois à venir sont les compétitions pouvant donner des points WCS dans lesquelles les joueurs sont encore engagés. A ce jour, il n'en reste que cinq : les Red Bull Washington qui se déroulent en ce moment même, la DreamHack Stockholm des 27 et 28 septembre, les WCS Europe, les WCS America, et la GSL.

 

Si la majorité des joueurs sont déjà connus avec certitude pour la BlizzCon, une réelle bataille se joue dans la deuxième partie du tableau où pratiquement tout le monde a encore une chance de trouver un chemin jusqu'à la grande finale. Tout est possible, et sOs en est la preuve vivante : en sortant des phases de groupes aux Red Bull Washington, il aurait récupéré 375 points supplémentaires qui lui auraient pratiquement assuré la qualification. Au lieu de cela, il repart les mains vides et n'a plus que 3% de chances d'être au rendez-vous pour les 100,000$ qu'il a pour habitude d'empocher. Mention spéciale à Cure également, absent du haut du tableau mais qui a une petite chance : s'il remporte la GSL et les Red Bull Washington, il atteindrait un total de 3100 points.

 

La petite série de $O$

 

Côté foreigner, Snute est le seul véritable espoir qui subsiste, Bunny et Scarlett ayant une bien faible probabilité de gagner leur place (l'un comme l'autre devraient remporter les WCS en cours). En atteignant les quarts de finale de la DreamHack Stockholm, Snute monterait ses chances de qualification à 93%, une marge plutôt confortable qui permettrait au joueur norvégien de devenir l'idôle de toute la communauté des foreigners. La performance ne sera pas aussi simple à signer qu'elle a pu l'être à Moscou, tant de nombreux joueurs de talent se rendront à Stockholm pour gratter quelques points. Même soO, le triple finaliste de la GSL, va se déplacer pour la première fois hors Corée depuis la MLG Spring Championship de 2013. En effet, s'il ne remporte pas la demi-finale de la GSL contre Zest, ses chances de qualification seraient limitées à 40%, ce qui correspondrait à un échec de tous ses poursuivants au classement et notamment MMA.

 

 

De l'équilibre entre la GSL et les expatriés

 

Et cette statistique a créé un débat qui fait rage tout autour du monde. Alors qu'il y a quelques jours, soO, triple finaliste de la GSL, ne faisait pas encore partie du TOP16 tandis que Jaedong, qui affiche un ratio de 39% de victoires en compétition y siégeait à la treizième place, les esprits se sont échauffés à l'encontre du système. Blizzard distribue-t-il trop de points WCS en dehors des WCS elles-mêmes ? Doit-on changer la répartition pour que la GSL accorde d'avantage de récompenses que les autres régions ? Si cette dernière idée présente des avantages et inconvénients, une chose est certaine et a déjà été annoncée : les joueurs coréens auront d'avantage d'occasions de remporter des points WCS dans leur propre région. Trois hypothèses sont probables : un cassage de l'équilibre dans la répartition des points entre WCS NA, EU et GSL ; une attribution de points WCS en Proleague ou encore la création d'une nouvelle ligue coréenne. Si une Proleague homologuée WCS a séduit un certain nombre de personnes, tant sur la nouveauté du concept que sur les différentes utilisations possibles, c'est la dernière idée qui a fait le plus de chemin.

 

Des classements alternatifs

 

 

De tous temps sur StarCraft Brood : War, deux ligues coréennes ont coexisté, appelées les StarLeague : la MSL et l'OSL. Sur StarCraft II, cette cohabitation a disparu et nous ne comptons plus qu'une seule ligue individuelle, la GSL, ce qui a engendré un certain nombre de conséquences. Cette unique chance de remporter des points WCS mais aussi de la visibilité a rendu l'éclosion de nouveaux joueurs très compliquée, et a compromis un certain nombre de carrières au pays du matin calme. Des jeunes talents n'ont pas eu l'occasion de briller, tant l'unique ligue coréenne concentrait une incroyable masse de joueurs. On a d'ailleurs souvent l'occasion de le dire : le top 100 coréen équivaut au top 10 du reste du monde. Mais malheureusement pour le petit Coréen qui est coincé entre le top 50 et le top 100 de son pays, il n'a aucune occasion de briller, occulté par les meilleurs joueurs qui accaparent la GSL et les caméras. Cet état de fait et l'absence de region lock a poussé à une évasion massive des Coréens vers d'autres régions pour amener à la situation que nous connaissons aujourd'hui.

 

Cette situation, quelle est-elle ? Au final, on constate que les seize joueurs qui trustent le haut du classement ne sont pas nécessairement les seize meilleurs joueurs du monde comme c'était la volonté de Blizzard, mais bel et bien les seize joueurs qui ont eu l'occasion de participer au plus d'événements internationaux possibles : un objectif bien impossible à atteindre pour les joueurs KeSPA. Si des circuits comme la DreamHack, les IEM ou les Red Bull Battle Grounds gardent toute leur légitimité aux yeux du public, certains tournois sont pointés du doigt pour favoriser cette situation. A titre d'exemple, la Gfinity G3 fut homologuée WCS en tant qu'événement Tier 2 : 9 des 12 participants furent invités et n'ont donc eu absolument rien à faire pour remporter des points WCS, puisque les douze places étaient payées en points. L'attribution de points "gratuits" alors que des finalistes de GSL n'ont qu'une seule occasion d'en amasser fait pleuvoir la critique sur la façon qu'a Blizzard d'homologuer des tournois.

 

Free points ? Meanwhile in South Korea...

 

Aussi, on comprend mieux que de plus en plus de Coréens cherchent à rejoindre des équipes internationales capables de les envoyer autour du monde pour ramasser des points et des billets, saturant le marché de joueurs de talent. Que dire de Pigbaby, joueur n'arrivant pas à dépasser le Code A en GSL, qui a remporté les WCS NA dès sa première participation, est déjà en quarts de finale de la seconde mais n'a toujours pas trouvé d'équipe pour l'accueillir ? S'il se retrouve dans l'incapacité à trouver une structure pour voyager dans les événements internationaux, le region lock le forcera à rester en Corée et qui sait, peut-être dans l'anonymat et ainsi compromettre sa carrière. Il est loin d'être le seul à être menacé de la sorte malgré un niveau de jeu indéniable, et c'est la raison pour laquelle la fuite paniquée des Coréens se poursuit depuis l'annonce du region lock : c'est le moment ou jamais de trouver une équipe non-coréenne pour se sortir de cette situation. Seules deux modifications pourraient apaiser cette volonté d'évasion : l'annonce d'une seconde StarLeague homologuée WCS en Corée, et la fin des tournois sur invitation distribuant des points "gratuits". Les cartes sont dans les mains des organisateurs.