Cela faisait longtemps que j’hésitais à traiter le sujet, mais trop c’est trop. Voilà, j’ai décidé de revenir sur l’épisode des serveurs EUW de Riot Games du jeu League of Legends. Pour cela j’ai fait quelques recherches notamment à propos du modèle Free-to-play mais aussi sur l’inégalité de traitement de Riot entre les serveurs. Bien entendu, ce billet repose sur mon seul et unique point de vue critique : libre à vous de débattre sur le sujet.

 

Inutile de rajouter que ce billet est un édito et qu’il n’est que la représentation de mon libre arbitre et en aucun cas l’opinion générale du site *aAa*.

 

 

J’accuse ... Le model Free To Play de League of Legends

 

 

Mesdames, Messieurs les lecteurs,

 

Tout simplement parce que vous devez être respecté en tant que joueur, ne vous laissez pas méprendre par les paroles de certains. La vérité n’est pas absolue et vous avez la chance de pouvoir penser par vous-même. Prenez mes paroles comme une vérité parmi tant d’autres et laissez-vous être influencés seulement par votre esprit.

 

Vous êtes la poule aux œufs d’or de Riot Games et vous méritez bien mieux que des lags à répétitions, des serveurs inutilisables et en carton, il faut le dire. Vous êtes les consommateurs du produit League of Legends, vous êtes la raison pour laquelle des salariés travaillent chez Riot Games, vous méritez de pouvoir vous connecter et jouer quand vous le voulez et vous ne méritez surtout pas l’excuse du Free 2 Play !

 

 

 

Free-to-play : un nouveau modèle économique

 

Pour commencer, je vais traiter le sujet très largement en parlant du Free-to-play ou F2P pour faire plus court. Pour faire simple, le F2P est un modèle très récent importé de Corée (pour changer) où des MMO développés notamment par Softnyx (équivalent de Riot Games pour les ignares) étaient proposés en libre téléchargement sur le merveilleux outil qui est Internet ; cette pratique dont Softnyx était le pionnier se démarque de l’ancien et traditionnel modèle : Pay-to-play par le prix à l’achat et l’abonnement.

 

Le F2P a donc été inventé à l’origine pour les jeux dits MMORPG dans le but de trouver d’autres moyens de paiement afin d’élargir le public visé et en favoriser l’accessibilité. Si la démarche nous parait noble, elle ne l’est clairement pas. Dites-vous bien une chose, une entreprise n’est pas là pour vous faire économiser de l’argent, mais bien pour vous faire consommer : cela peut vous paraitre logique, mais croyez-moi, je me dois de le répéter pour les quelques messages que je vois sur certains sites.

 

Si vous me permettez d’illustrer mes propos, je voudrais vous parler de Dofus. Alors, vous allez peut-être rire, mais je suis sûr que 90% des personnes lisant ce billet y ont déjà joué. Souvenez-vous en, l’aspect gratuit du jeu résidait dans sa zone « noob », de la ville de départ et d’un donjon. L’aspect Free-to-play résidait grosso modo à une version d’essai du jeu, une démo. Quoi de plus normal me direz-vous, après tout les démos existent sur console depuis longtemps… Oui, mais la partie la plus croustillante arrive après : avec les abonnements. Jusqu’ici, tout est normal – 1/3/6/12 mois –, mais pas que… Et oui, les grandes nouveautés avec ce nouveau modèle, c’est la possibilité d’acheter de l’argent virtuel via micro paiement et notamment le téléphone (SMS et Allopass).

 

Vous l’avez compris, la société a évolué et son marché également. De fait, afin de maximiser les recettes et limiter les dépenses, les entreprises ont su innover dans leurs offres et changer le comportement des clients.

 

 

Le constat avant micropaiements 

 

Un mineur sans ressource ne pouvait s’acheter par ses propres moyens un jeu ou contracter un abonnement sans l’aval de ses parents. Les parents avaient donc un regard sur ce que leur progéniture consomme. Vous vous en doutez forcément, les parents apparaissent comme une menace pour les studios puisqu’ils sont la seule barrière entre le consommateur et le fournisseur.

 

 

Le constat après micropaiements

 

Le mineur a désormais une rentrée d’argent mensuelle et aussi bizarre que cela pourrait l’être : il s’agit d’un forfait de téléphone, les fameux forfaits bloqués apportant une sécurité pour les parents. Le seul problème est que les parents n’ont plus de droit de regard sur la consommation de leurs enfants.

 

 

Les chiffres clefs selon une étude de SuperData Research pour HiPay

 

 

- Les joueurs de F2P achètent 1,7 fois par mois de l’argent virtuel afin d’acheter bonus, abonnement, objets personnalisables, etc.

 

 

Mobile Payments (direct mobile ans SMS) combines make up 19.3% of game payments.

 

 

- Les paiements effectués à partir de téléphone mobile (SMS + téléphone) représentent 19.7% des achats. Ce moyen de paiement arrive en deuxième position derrière la carte bancaire (42,4%).

 

 

 

- On peut voir que les 3 raisons principales qui poussent les joueurs à utiliser les deux moyens de paiement (CB + mobile) sont la facilité, la rapidité et la sécurité : tout ce que demande le peuple. En revanche, on retiendra que seulement 10,2% des personnes interrogées estiment utiliser ces moyens de paiements pour contrôler les dépenses. La seule et unique chose qui serait intéressante de savoir serait dans quelle proportion les micropaiements apparaissent dans le fait de contrôler son budget.

 

 

Et League of Legends dans tout ça

 

À mon sens le premier F2P du genre MOBA apparu sur internet - même si Dota premier du nom pourrait être considéré par certains comme le premier, malheureusement, il nécessitait la plateforme de Warcraft III – League of Legends (jeu le plus joué au monde) est la marque de Riot Games détenue par les fonds chinois de Tencent Holdings. C’est vrai que cela fait beaucoup de choses à retenir. Pour ce qui est des capitalistes chinois (j’aime bien les appeler comme cela, je trouve cela vraiment ironique), Tencent Holdings Limited qui est donc une SA est devenu la 3e entreprise du secteur internet derrière Google et Amazon en terme de capitalisation boursière en 2010. Autant vous dire que les Chinois en affaire, ils ne rigolent pas ! 970 millions de résultat net sur 2010 au passage. Selon usatoday, Riot Games exprimeraient quant à eux 200 millions de chiffres d’affaires sur la même période.

 

 

 

Accepter l’inacceptable

 

Si j’ai dû parler de tout cela avant, ce n’est pas pour rien. J’ai lu énormément de choses à propos de League of Legends et du modèle Free-to-play. Et oui certains osent défendre becs et ongles une entreprise qui se fait des millions sur notre dos sous réserve que ce soit gratuit donc si tu es pas content, tu dégages : on en est rendu à accepter l’inacceptable. Sous réserve de quoi Riot ne pourrait pas proposer un service de qualité alors que Valve pour Dota 2 n’a aucun problème et pourtant je peux vous dire qu’ils en ont des joueurs. Que pouvons-nous faire ? Beaucoup de choses imaginables, mais très peu réalisables…

 

C’est certes bien, très bien que Riot se donne corps et âme dans l’esport mais ils en oublieraient peut-être les joueurs. Sous prétexte que Riot est en croissance, qu’ils manquent d’effectifs et que ces messieurs soi-disant travaillant (ce qui est surement vrai) dans la 3e entreprise où il fait bon travailler, veulent attendre pour trouver la perle rare, le messie qui réparera notre serveur EUW… Avouez l’ironie de la chose. En attendant, Riot a annoncé un centre de donnée à Amsterdam ; en espérant que les mecs qui travaillent dessus ne s’attardent pas trop dans les coffee shops.

 

Sur ce, je vous salue fidèle lecteur et vous souhaite de bonnes fêtes de Noël dans les files d’attente de la faille de l’invocateur.