[MàJ] Le dénouement

 

Dans les jours qui ont suivi les évènement, EG - via iNcontroL - et IdrA dans un épisode du "Real talk" de JP. Globalement, les versions des faits sont assez proches, seule la perception des événements et l'interprêtation qui en faite peut parfois différer.

 

Version EG par iNcontroL

 

Vers la fin mars, IdrA stream et perd quelques games consécutives contre Capoch, joueur Protoss argentin, et finit par lâcher une phrase proche du désormais légendaire "get cancer and die". Comme toujours, un spectateur prend la capture d'écran et le message remonte jusqu'aux oreilles des sponsors qui en parlent à Alex Garfeld, le boss d'EG. Voulant éviter de renvoyer son joueur star, Garfeld promet que cela ne se reproduira plus. IdrA est convié à un diner avec Cody, le manager général, où on lui explique la situation et il reçoit une amende pour cette sortie douteuse. Quand vient le post sur TeamLiquid, les sponsors l'apprennent directement, les mains de Garfeld sont liées et il n'a d'autre choix que celui de renvoyer IdrA. EG propose de lui payer son loyer et d'être son agent pour l'aider dans la suite de sa carrière.

 

Version d'IdrA dans le "Real Talk"

 

Il confirme l'épisode avec le joueur argentin, mais n'a pas le même ressenti pour la suite. Lors du diner avec Cody, on lui a bien dit qu'il fallait arrêter d'être un connard (sic.) sur le stream, mais ça ne lui a pas paru avoir l'air d'un dernier avertissement, il affirme également ne pas avoir reçu d'amende. Quand au fameux post sur TL, IdrA réexplique la situation telle qu'il l'a vécu. Il répondait aux commentaires sur le fait que certains trouvaient qu'EG "abusaient du milieu" (cf traduction dans l'article) quand un illustre inconnu le prend à partie. Le fait que des gens inconnus essayent de se mettre en valeur en faisant "tomber" un pro agace IdrA au plus haut point, ce qui le pousse à faire le post qu'il fait. Ce post n'a pas grande importance pour lui, il a toujours dit qu'il appréciait le support de ses "vrais" fans, ceux qui lui permettent de vivre de jeu, mais que la bande qui le suit juste pour le voir tomber et guetter son moindres faux pas le dégoutait. Voyant l'ampleur que prend le phénomène, IdrA demande à ses dirigeants s'il doit faire une prise de parole histoire de calmer les moeurs, mais il est trop tard il est renvoyé.

 

L'analyse d'IdrA

 

Pour lui, mais il dit bien qu'il spécule, un sponsor n'aurait pas mis un couteau sous la gorge à ce point à EG. L'américain jouissait d'un contrat extrêmement lucratif qui, selon lui, n'était plus en accord avec sa valeur actuelle. L'occasion est donc parfaite pour alléger la masse salariale. Pas de rancune coté IdrA, qui affirme que s'il avait été manager, il se serait probablement déjà renvoyé avant.

 

La suite pour le Gracken

 

IdrA ne quitte pas l'esport, mais il ne jouera plus en compétition. Il compte se reconvertir en caster et analyste, et bien sûr continuer de streamer. Les chances qu'ils rejoignent une équipe sont donc quasi inexistantes mais il est sûr qu'on entendra encore parler du bad boy.

 

 


 

 

Véritable coup de tonnerre sur la scène esport mondiale, EG a annoncé à minuit s’être séparé d’IdrA. Depuis bientôt trois ans qu’il avait rejoint la toute puissante équipe américaine, il était légitime de le penser intouchable tant ses frasques passaient plus pour des coups marketings que des véritables problèmes, mais ces derniers mois et plus particulièrement les événements de la veille ont été de trop, EG a du se séparer du Gracken.

 

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IdrA dans une cabine GSL, un lointain souvenir

 

Débauché de chez CJ Entus pour le début des compétitions sur StarCraft II, IdrA a fait les beaux jours d’EG. A l’époque, il est un des meilleurs joueurs au monde. En effet, il est avec Jinro le seul foreigner à se battre avec l’élite coréenne. Si peu s’en souviennent, l’américain à quand même atteint les quarts de finale de la GSL, où il avait perdu contre le Terran suédois. Le déclin d’IdrA a commencé quand il a quitté la Corée. A cette époque – celle du lancement de la première NASL – il est question de le priver de tournois purement américains car il est supposé est trop fort. IdrA emménage aux USA et ne fait plus rien. Plus un podium ou une performance notable avant de longs mois.

 

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IdrA souriant, une vision rare

 

L’américain ne manque pas de talent et quand il arrive à jouer sans perdre son calme, il parvient à caser de jolies performances comme une victoire contre toute attente aux IEM Guangzhou, ou une MLG où il bat entre autres BoxeR. Mais finalement, ces performances sont noyées dans un océan de phrases chocs et autres rage quits mémorables.

 

Son caractère impardonnable est pourtant systématiquement pardonné. La raison est simple, le bad boy est une icône outre Atlantique, une machine de guerre marketing qui fait les beaux jours d’EG et de ses sponsors de ce coté. Cette situation aurait donc pu durer, mais le mal être du Zerg a fini par prendre le dessus.

 

A la fin de WoL, IdrA a l’air bien, il a des plans de voyage en Corée pour la sortie de HotS et l’inauguration de l’EG Lab, mais rien ne vient. Il l’a toujours dit, il n’aime pas vraiment le jeu. Comme beaucoup de puristes extrémistes de BroodWar, IdrA passe plus de temps à regretter la précédente mouture de Blizzard qu’à vraiment essayer d’aimer SC2. Les choses empirent sur HotS où les débuts sont difficiles pour de nombreux Zergs, pour IdrA en particulier. En tant que joueur EG, il stream de nombreuses heures par semaines, et passe son temps à critiquer le jeu et son équilibrage, il a globalement une attitude délétère vis-à-vis de l’esport.

 

Tout ce qui a été écrit ci-dessus est vrai depuis plusieurs mois, il faut donc en venir à l’élément déclencheur qui a « forcé » la main d’EG. Dans la nuit de jeudi à vendredi, IdrA joue son groupe de WCS, avec Polt comme premier adversaire. L’américain fait une première game superbe, tenant tête au coréen et semblant même pouvoir le battre, quand soudain, rage quit. IdrA a souvent quitté des parties trop tôt, mais avec 200 de population et 3000/3000 en banque, c’est une première. IdrA perd la deuxième contre Polt puis se fait définitivement éliminer par Revival son coéquipier, mais le mal est fait : les fans sont indignés par son manque d’esprit sportif. Le manque de respect de l’américain envers la compétition, son adversaire et les fans choque.

 

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Mine sombre pour IdrA

 

Les réactions sont vives sur les sites communautaires, certains parlent de boycotter son stream ou de chercher d’autres formes de sanction et IdrA finit par réagir.

 

[Au sujet du succès de son stream] Parles-en aux autres viewers alors. Ils ne récompensent jamais les résultats que ce soit pour les joueurs ou les équipes. Les joueurs du Code S peuvent streamer et n’avoir que 500 viewers. La communauté oublie un gros tournoi juste après qu’un autre tournoi arrive. Le but d’un business est de faire de l’argent. Gagner est au mieux lié à faire de l’argent dans cette industrie de manière tangente, et c’est seulement à cause de ce que vous, viewers, choisissez de regarder. Une entreprise qui suivrait la direction que vous indiquez ferait simplement faillite. Nous « n’abusons pas d’une plateforme compétitive », nous travaillons dans l’industrie du divertissement, et vous êtes divertis par le proxénétisme, pas par la compétition.

 

La vérité froide et dure est lâchée, mais le point de vue est clairement défendable quand on constate que voir un joueur accepter de se mettre en bikini rose pour l’amusement de 5000 spectateurs est une chose qui s’est produite. On aurait pu en rester là mais suite à une petite pique d’un membre du forum, suggérant qu’IdrA se retenait de pleurer quand il devait streamer, le joueur reprend la parole.

 

Non, vous n’êtes qu’une bande de cons, et il s’avère que je suis payé pour vous traiter comme tel. C’est vraiment génial!

 

La phrase est de trop, fait le tour des réseaux sociaux et EG a un gros cas sur les bras.

 

Certes IdrA est une vedette mais l’ardoise est chargée. Il critique le jeu depuis des mois, refuse de jouer contre ses coéquipiers (quitte dès qu’il rencontre Demuslim en ladder), et vient de manquer de respect à la plus grosse compétition organisée par l’éditeur du jeu, crachant au passage sur toute la communauté. EG ne pouvait, en termes d’image, accepter  un tel comportement une fois de plus et IdrA prend la porte. Alex Garfeld, CEO d’EG, a donc annoncé les douloureuses séparations après presque trois ans de collaboration, et IdrA est désormais sur le marché, mais est-il vraiment adapté à une équipe, il n’est même pas sûr qu’il en ait besoin.

 

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IdrA en route vers de nouvelles aventures