Même si le scénario d'un jeu de combat passe par-dessus la jambe de la majorité des joueurs, tant celle-ci n'a aucune importance réelle, il est parfois bon de s'intéresser à son histoire, en d'autres mots sa storyline, ne serait-ce déjà pour plaire à un certain public, même très restreint et aussi pour voir si le développeur/éditeur a fait l'effort d'au moins créer une histoire cohérente. Ayant en tête la différence au niveau des dates de sorties entre Street Fighter II, Street Fighter Alpha et Street Fighter III, regardons de plus prêt la storyline de Street Fighter IV et si elle est cohérente en général.

 

 

                               

 

 

Où se situe Street Fighter IV dans le scénario Street Fighter ?

 

Beaucoup pensent que le jeu se passe en 2008, date de l'année de sortie du jeu, pensant que le scénario suit les années que nous subissons naturellement, mais ce n'est pas le cas. Street Fighter IV ne se passe pas en 2008, mais quelques mois après les évènements de Super Street Fighter 2 Turbo, soit en 1995. Invoquons notre ami Wikipedia pour nous en dire plus :

 

L'histoire est centrée autour du groupe S.I.N. (Sin signifie péché en anglais), une entreprise d'armement dirigé par Seth, l'un des robots numérotés de l'organisation secrète Shadaloo. Ce robot n'a pas oublié son but principal qui est d'analyser et de repérer tous les meilleurs combattants du monde. Dans sa quête de puissance ultime, il met à sa disposition tous ses meilleurs collaborateurs, comme entre autres C. Viper, à la recherche de ces individus. Les fausses annonces de tournois, le kidnapping et même le meurtre, son organisation est prête à tout pour arriver à ses fins. Ayant acquis une conscience, il n'a pas fait qu'analyser toutes les meilleures techniques de combat, il les a assimilées. Bien qu’il soit un robot numéroté de M. Bison, il a acquis une volonté telle qu'il veut prendre le contrôle du monde. Bison le chef de l'organisation criminelle Shadaloo et indirectement de S.I.N. est porté disparu depuis sa rencontre avec Akuma dans le second opus, il fait sa réapparition mais Seth compte malgré tout le doubler.

 

Par conséquent, si si vous rappelez de Street Fighter II Movie, le scénario suit les traces de cela, même si Cyborg a été complètement refait pour l'occasion et que Cyborg s'appelle Seth, hommage à Seth Killian qui était l'ancien community manager Street Fighter pour Capcom USA.

 

Pour être précis, on commence à Street Fighter I, après Final Fight (pour Guy et Cody), ensuite Street Fighter Alpha 1, 2 et 3 (même s'il est sorti après Street Fighter II), ensuite on retrouve las érie des Street Fighter II et enfin la série des Street Fighter III.

 

Quid des personnages venant de Street Fighter III ?

 

Pour la plupart des personnages, cela ne pose pas vraiment de problèmes, puisqu'ils viennent d'avant Street Fighter II ou ont été créés pour l'occasion, mais un problème de taille se pose : quid des personnages venant de Street Fighter III ? Comment peuvent-ils s'insérer dans le scénario ?

Les personnages concernés sont Makoto, Dudley, Ibuki, Yang et Yun. Traitons leurs cas un par un :

 

Makoto : Dans Street Fighter IV, son dojo est en ruine et elle le reconstruit de ses mains et dans Street Fighter III Third Strike, l'histoire veut qu'elle redore le blason de son dojo oublié de tout le monde : le tout semble cohérent et logique. L'autre raison qui veut que son introduction soit logique dans l'histoire de Street Fighter est à voir dans l'ending de Makoto de Street Fighter III Third Strike :

 

                                                                          

 

En effet, dés la première image, on peut reconnaitre dans ce tas de combattants battus Cammy, Zangief, T. Hawk et Dee Jay venant de Street Fighter II et Super Street Fighter II. Dans ce cas, nous pouvons confirmer sans difficulté que Capcom a bien fait son boulot de ce côté puisque le tout est correct scénaristiquement.

Du côté de son âge, même si Capcom ne le donne pas, on peut encore le deviner : en effet, on sait qu'à travers le comic book "Street Fighters Legends : Ibuki", qui se situe dans la période de Third Strike scénaristiquement, elle est dans la même école qu'Ibuki et Elena, de plus qu'Ibuki passe ses examens pour entrer à l'université. Au Japon, l'entrée à l'université se fait au même âge qu'en France au minimum, soit 18 ans et si on considère que le scénario de Third Strike se passe soit en 1998, soit en 1999, alors Makoto aurait entre 14 et 15 ans dans Super Street Fighter IV, du moment qu'on pense qu'elles ont toutes le même âge. Il est difficile de dire au final si dans Super Street Fighter IV le character design est valide.

 

Dudley : Pas d'incohérence non plus puisque dans Street Fighter III, il essaie de retrouver la Jaguar Verte qu'avait vendu son père aux enchères au boss final de Street Fighter III : Gill et quand il la reprendra (scénario de Street Fighter III.2), il gagnera plus tard le titre de championnat de boxe puis se fit nommer "Sir" et parcourra le monde pour se perfectionner avant un contest avec présence de la famille royale.

Dans Super Street Fighter IV, aucune mention n'est faite sur ce qu'il a eu dans Street Fighter III et il reste un boxeur anglais titré en soif de retrouver la fortune qu'a perdu son père, mais aussi de trouver des nouvelles semences de rose et la fameuse Jaguar Verte. Sachant que son âge n'est pas mentionné et qu'il a l'air d'avoir entre 30 et 40 ans, impossible de trouver des incohérences ici.

En bref, aucun problème à noter avec lui, la cohérence est de mise.

 

Ibuki : Comme il a été dit précédemment avec Makoto, dans Street Fighter III Third Strike, elle réussit son concours d'entrée pour aller à l'université et a donc entre 17 et 18 ans. Dans Super Street Fighter IV, elle aurait entre 14 et 15 ans. Le scénario correspond puisqu'elle reste une écolière qui a voulu participer au tournoi de S.I.N pour rencontrer de beaux jeunes hommes. Est-ce que son corps peut être celle d'une fille de 14 ou 15 ans ? Cela reste dans le domaine du possible.

 

Yun et Yang : Il faut savoir que les deux personnages sont de vrais jumeaux. Il existe un lien entre eux et l'histoire de Street Fighter puisque Yun et Yang Lee ont un oncle commun qui est Lee, l'un des combattant chinois dans Street Fighter premier du nom (l'autre étant Gen). Il n'existe pas de problèmes scénaristique, de plus qu'ils sont alliés avec Chun-Li (qui connait Lee) pour détruire S.I.N. et vu que Chun-Li apparait dans Street Fighter III Third Strike (c'est même le meilleur personnage du jeu), un effort a été effectué pour faire une continuité scénaristique. Pour revenir à Third Strike, le scénario dit qu'ils participent au tournoi pour montrer leurs compétences.

 

Pour conclure, du côté scénaristique, même si certains points sont limites, le tout est cohérent et c'est appréciable. Seulement, il ne faut pas s'en arrêter là et passer aux stages en eux-mêmes.

 

Quid des stages/bonus stage ?

 

Dans Street Fighter IV et Super Street Fighter IV, les stages sont répartis aux quatre coins du monde, mais ne sont pas vraiment attitrés à des personnages précis ni toujours placés à des endroits précis (sauf exception) : on peut deviner les pays, mais ils ne sont jamais cités, seulement la région géographique.

 

Voici les stages et bonus stages, accompagnés d'une image :

 

East Asia : Old Temple, Deserted Temple, Overpass, Crowded Dowtown, Run-Down Back Alley, Festival at the Old Temple

South Asia : Morning Mist Bay, Beautiful Bay, Exciting Street Scene

South Africa/Africa : Small Airfield, Solar Eclipse

South America : Inland Jungle, Pitch-Black Jungle

Europe : Cruise Ship Stern, Snowy Rail Yard, Historic Distillery

U.S.A/North America : Drive-In at Night, Skyscraper Under Construction

Oceania : Volcanic Rim

Unknown : Secret Laboratory, Crumbling Laboratory, Training Stage, Bonus Stage 1, Bonus Stage 2

 

Même si beaucoup de choses relèvent de la science-fiction dans Street Fighter, il faut se rendre à l'évidence, le tout est un écrin moderne, d'époque. Il est inutile de s'attarder à tous les stages, mais nous allons nous intéresser plus particulièrement soit à ceux ayant des caméos, soit ceux ayant des technologies quelconques et par conséquent, les élus sont Overpass, Festival at the Old Temple, Exciting Street Scene, Small Airfield, Cruise Ship Stern, Drive-In at Night, Skyscraper Under Construction et Bonus Stage 1

 

Overpass : On remarque ici la présence de deux épaves de voitures et d'un train. En ce qui concerne leurs looks, on peut dire qu'elles auraient très bien pu exister en 1995, ce qui rend ce stage cohérent.

Festival at the Old Temple : L'environnement semble possible, mais un doute se pose sur l'habillement de la fille en jaune (voir ici) qui semble trop moderne. Cela reste du domaine de la spéculation.

Exciting Street Scene : Deux voitures présentes : un mini-bus au fond et un mini-pickup au premier plan : ils n'ont pas l'air vraiment moderne et sont possibles en 1995.

Small Airfield : Présence d'un camion et d'un avion. Pour le camion, il a l'air des années 70/80 un peu comme l'avion qui fait penser aux avions-cargos russes. On ne voit pas ici les autres avions qui apparaissent, mais c'est les mêmes. Il n'existe pas de soucis sur ce stage par conséquent. Nous pouvons remarquer ici la présence de Boxer/Balrog ; il y a aussi la présence quand on joue Balrog/Boser de Claw/Vega et si les deux sont sélectionnés, c'est M.Bison/Dictator qui apparait.

Cruise Ship Stern : L'installation vidéo/audio qui retransmet le match que vous jouez parait possible en 1995. Pour le côté vestimentaire des personnages présents et du reste, rien de choquant à signaler.

Drive-In at Night : On voit que le coup sonne rétro avec le restaurant style années 60 et des voitures en ce sens, le 4x4 des années 80/début 90, mais ce stage comporte un problème. Si on regarde la voiture tout à gauche, elle fait penser à des modèles qui sont connus pour les amateurs de grosses voitures luxueuses à gros moteurs et bien "SWAG", dont la Cadillac Escalade (premier modèle sorti en 1998) qui a très probablement inspiré les graphistes.

De plus de certains styles vestimentaires qui semblent trop "modernes", on peut affirmer avec peu de doute que ce stage manque un peu de cohérence.

Skyscraper Under Construction : Rien de choquant dans ce stage, mis à part le cameo de Hugo de Street Fighter III et venant à la base de Final Fight (sous le nom Andore, référence à Andre le Géant, plus célèbre catcheur français de tous les temps). Si vous ne voyez pas qui c'est, c'est le personnage habillé en rose à point noir, qui fait une taille de plus que tout le monde et qui est hyper musclé.

Bonus Stage 1 : Vous pensez qu'une voiture de ce look peut exister en 1995 ? Il est donc évident que ce stage n'est absolument pas cohérent pour un jeu qui doit se passer en 1995 et qui n'est pas comme dans "Retour vers le Futur".

 

Passons maintenant aux rivals scenes, prologues et endings

 

Quid des rivals scenes, prologues et des endings des personnages ?

 

Vous pouvez retrouver ci-dessous l'intégralité des rivals scenes, prologues et endings de Super Street Fighter IV :

 

                                 

 

S'attarder à tous serait inutile, par conséquent on va s'attarder sur les plus problématiques :

 

Ending d'Abel : Est-ce que la voiture que conduit Chun-Li peut être possible en 1995 ? Difficile de dire.

Prologue/Ending de C.Viper : Autant le PC portable est possible, autant des gros doutes sont à se poser pour le téléphone portable que l'on voit aussi en pose de victoire lors de la fin d'un round gagnant et par conséquent, le manque de cohérence assez évident. L'ending est une évidence même au niveau de l'incohérence : il est évident que la voiture de C.Viper est inspirée de la New Beetle, hors le premier modèle de New Beetle est sorti en 1998 et comme le jeu est censé se passer en 1995, c'est très problématique. L'entourloupe que peut faire Capcom est "on s'est inspirée de Concept 1 de 1994".

Prologue de Ken : Doute sur les voitures présentes qui semble un peu moderne pour être de 1995.

Prologue et Ending de Rufus : Doute sur le sidecar que conduit Rufus.

 

Au final, la plupart des cutscenes ont une cohérence logique.

 

Conclusion

 

Malgré quelques incohérences (on ne s'attarde pas sur les costumes additionnels ou non), il est à noter que Capcom a fait un effort pour que le scénario de Street Fighter IV et de ses suites semble logique aux yeux de tous et ce malgré l'écart au niveau des années entre les opus précédents.

Si vous voulez vous aussi mener votre propre enquête, nous vous invitons à consulter les liens relatifs.