Les blogs et articles sur l’état actuel du jeu fleurissent sur Internet. Ils abordent pour la plupart la simplification du PvE et y trouvent une raison plutôt valable : la volonté de contenter le plus grand nombre.

WoW est un business pour Blizzard, plus il est simple, plus il est accessible, plus la masse est contentée, plus les dollars coulent à flot. Nul doute qu’il y a quelque chose de cet ordre. Nul doute que Blizzard s’en fiche pas mal de perdre le pourcentage de hardcore-gamers si la masse de casual reste, on peut même trouver que ce choix est logique. Le prochain contenu PvE à sortir sera le point final des débats :

- Soit l’évolution est assez bien gérée pour proposer un challenge valable aux guildes performantes. On pourra alors croire que Blizzard n’est pas dans cette dynamique.

- Soit le niveau de difficulté est équivalent à celui des instances actuelles, et les guildes HL n’auront plus qu’à changer de jeu : Blizzard aura définitivement choisi la voie de la satisfaction de masse.

Si la simplification des instances était le seul sujet d’inquiétude, on pourrait certainement se contenter de cette explication. Malheureusement l’état du PvE n’est pas la seule problématique, et la volonté de contenter la masse pour amasser des pelles de billets verts ne peut pas tout expliquer.



C’est ça un cure-pipe

Un bon pourcentage d’entre vous est certainement passé par la case BAFA (Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) pour trouver un job d’été facilement pendant ses études. On y apprend des chansons, des jeux, des activités diverses et les règles de sécurité inhérentes au bon déroulement d’un centre de vacance. Si vos formateurs sont très bons, ils vous donneront même quelques notions  de pédagogie en vous posant un dérivé de l’éternelle question que se posent tous les bons animateurs de France et de Navarre :

« Je propose cette activité aux enfants; comment, dans quel but et pourquoi ? »

Essayons une explication remplie d’ellipses et de raccourcis pour vous exposer le concept. Devant une activité à produire, on peut trouver 2 sortes d’animateurs (3 en ajoutant les feignasses) :

- Ceux pour qui la priorité est d’occuper les enfants. Ils se jettent dans l’armoire à matériel et sortent le support qui leur semble avoir le meilleur rapport production/emmerdement, par exemple les cure-pipe, les gommettes, la pâte fimo, les scoubidous etc. Fiers de leur trouvaille, ils assoient les enfants autour de la table et confectionnent une tonne d’objets inutiles qui vont orner la table de nuit des parents. Les enfants sont contents, un production a été réalisée, 50€ de matéreil a été cramé, l’après-midi a été remplie, mission accomplie; l’animateur a même le sentiment du travail bien fait.

- Les animateurs plus motivés ou plus professionnels vont poser la question aux enfants pour savoir ce qu’ils ont envie de faire. Plutôt une activité dehors ou un activité manuelle ? Et pourquoi pas une activité manuelle dehors ? Un grand jeu déguisé, des cabanes dans les bois, des instruments de musique avec des pommes de pin, un parcours du combattant dans la boue ? Autant d’activités qui ne couterons qu’un peu d’imagination et de savoir faire, mais qui auront le mérite d’étrenner au choix l’imagination, la coordination, la dextérité ou la socialisation de nos bruyantes têtes blondes.

Dans cette discipline comme ailleurs, il n’y a pas de vérité absolue. L’animateur qui se refuserait tout le temps à faire de la pâte à sel avec les enfants qui en ont pourtant envie ne vaudrait certainement pas mieux que celui qui ne fait que ça. Il a cependant une chose que l’autre n’aura jamais, la conviction qu’il n’a pas tout le temps à choisir ce que les enfants doivent faire, qu’il doit se mettre au service des envies de son public. Une idée qui paraitra toujours saugrenue aux « animateurs cure-pipe » : faire des cendriers en glaise ne vaut pas mieux que de faire des déguisements en fougère.

 
On va faire comme si on était des guerriers et on va faire la guerre !
Non rien à voir avec les enfants on était revenu sur WoW ...

On est parti loin là non ? Alors entrons dans le vif du sujet.

Dans quelle position mettriez vous Blizzard ? Face au public ou face à l’armoire à matériel ?

A coup sûr, Blizzard est beaucoup plus souvent face à son armoire, à réfléchir seul en pensant savoir ce que veulent les joueurs. La formule semble même plutôt efficace puisque WoW est le leader incontesté du secteur. Une raison simple à cela, les bases du jeu, le gameplay, la fluidité et le système de prise d’expérience ne souffre d’aucune concurrence qualitative. Et pourtant qu’est ce qu’on aimerait parfois que Blizzard se retourne et pose quelques questions, au lieu de sortir des tonnes de matériaux colorés et hors de prix ...

Le pire est qu’on tombe ici dans quelque chose d’incompréhensible : la façon dont Blizzard investit son temps de développement.  L’exemple le plus frappant vient du point culminant du mécontentement : l’équilibrage des classes.

Alors là, c’est la méga classe et on ne peut faire qu’un seul postulat en voyant l’état des matchs d’arènes : Blizzard n’a pas testé une seule fois son jeu en arène avant de le sortir, il n’en est pas possible autrement.

Faire tester ses arènes quelques jours par ses employés, même s’ils ont un niveau moyen, aurait évité 3 mois de plaintes des joueurs.

En disant cela, on met le doigts sur le coté ubuesque de la situation. Pensez à toutes les nouveautés de Wrath of the Lich king, pensez aux machines de guerre, au nouveau continent, à la nouvelle classe, à toutes les quêtes, au nouveau champs de bataille, à tous les nouveaux équipements, ne pensez pas à la nouvelle instance HL puisque Blizzard n’a fait que réchauffer les restes de WoW Vanilla ... Pensez à cette somme de nouveautés rigolotes et colorées, pensez aux moyens et au temps de développement qu’a dû demander l’implémentation de toutes ces choses.

Et maintenant, pensez que sur les mois et les mois de développement qu’on dû demander la construction de cette extension et de toutes ses nouvelles fonctionnalités, il n’a pas été possible de dégager 3 jours pour tester les arènes (et encore on est large, 1 ou 2 heure aurait suffit).


 On leur a mal expliqué le concept

Que des réglages fins soient nécessaires quelques semaines après la sortie du jeu : soit.

Mais comment auraient-ils pu passer à coté de la toute puissance du chasseur BM et du chevalier de la mort s’ils avaient joué 3 matchs d’arène ?

Comment auraient ils pu passer à coté des problèmes de survabilité du druide et du démoniste en les testant quelque peu ?

Comment n’auraient ils pas pu voir que les dégâts de toutes les classes n’étaient globalement pas tenable en soins ?

En poussant un peu, il se pourrait même qu’on atterrisse au pays des merveilles. Vous savez, le monde merveilleux où rien n’est cohérent, le pays fantastique où les lapins courent après le temps. Dans ces contrées fantastiques, on retire les pourcentages d’hébétement des guerriers avec leur masse parce que ça rend le jeu trop aléatoire, mais on leur donne un pourcentage d’exécuter leur cible ... aléatoirement.

Allo ? Allo ? Ici la terre ? Il y a encore quelqu’un pour piloter l’avion ?

Les problèmes sont tellement nombreux qu’il est même inutile de vouloir en faire la liste : en ce moment, le PvP ne ressemble a rien, on tourne donc les yeux vers le prochain patch.

En lisant de près son contenu, il semble que Blizzard cerne les problématiques des classes, qu’elles soient trop puissantes ou réduites à l’état de paillasson (salut les démonistes !). Espérons que ce soit le cas car la grogne n’a rarement été aussi violente sur les forums officiels.

Wotlk est presque une réussite, les nouveautés sont nombreuses, mais 90% des joueurs auraient échangés sans hésiter les mois de développement qu’ont demandé Wintergrasp contre un équilibrage moins pourri en arène. Beaucoup encore auraient échangés la réalisation du Rivage des anciens conte le ladder bg.

Les choix de développement de Blizzard sont vraiment particuliers et contrairement à ce qui est dit, au lieu de s’attaquer a des choses simples, on préfère produire encore et toujours des choses compliquées.

Blizzard va-t il un jour revenir à l’époque où les demandes des joueurs étaient regardées autrement qu’avec dédain et désintérêt ?
Blizzard sort-il encore ses jeux « quand ils sont prêts » ?

Espérons le, car un Starcraft 2 aussi réussi que Wotlk pousserait des cars de Coréens vers le suicide. En attendant la grande fuite en avant continue, au lieu d’emmener jouer les enfants dans la boue, on continu de leur filer des sacs de scoubidous.



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