Comme il l'avait annoncé il y a quelques semaines de cela, il est temps pour Tactiss de se retirer de Supremacy dans l'optique de se préparer à un heureux événement.

En mars dernier, Quentin "Tactiss" Rousselle déclarait dans un TwitLonger publié sur son compte Twitter qu'à la suite des événements à venir pour lui et son équipe, il prendrait l'initiative de se retirer de Supremacy pour ne pas pénaliser ses coéquipiers et éviter de les freiner dans leur quête de retour au top. La raison à celà ? Un heureux événement qui n'est autre que la naissance d'un Tactiss junior, prévue pour ce mois de mai.

Hissé sur la deuxième marche du podium à la Lyon e-Sport, ayant décroché le bronze à la dernière Gamers Assembly parmi le gratin de la scène française, le joueur français, avec ses coéquipiers de Supremacy, marquait la fin de cette première saison d'une main de maître en remportant la quatrième édition des Cyberathlete Championship Series.

Ces dernières compétitions étant désormais de l'ordre du passé, il est temps pour Tactiss de tirer sa révérence, du moins le temps de stabiliser sa situation personnelle et de voir ce que l'avenir lui réserve pour savoir s'il reviendra ou non aux affaires, environ un an et demi après la création de l'équipe. Ainsi, il se retire de l'effectif de base de Supremacy pour officier comme sixième joueur et, selon ses dires, être là pour l'équipe comme il le pourra, en fonction du temps dont il disposera.

Dans la semaine, nous nous sommes entretenus avec Tactiss pour parler de la GA, de son équipe ainsi que de leurs récentes performances, mais également de ce que l'avenir réserve à la sélection orange. Retrouvez-en un extrait ci-dessous.

Cette GA était ton dernier événement avant ta pause esportive. La perf' en est donc un peu d'autant plus belle. Comment l'abordais-tu samedi au petit matin ? Gardais-tu dans un coin de la tête la symbolique de cette LAN ?
C'est très très bête, mais je l'avais tout le temps en tête, que ça soit hors-game comme l'esprit n'est pas trop occupé, mais aussi in-game. Des fois, entre des rounds ultra chauds, j'arrivais quand même à me rappeler que c'était ma dernière. Je ne pense pas que cela ait été néfaste, au contraire, je pense que ça m'a plus boosté sur des moments un peu plus difficiles. Forcément, sur des week-ends de LANs, il y a des moments où tu es fatigué, t'es pas forcément moins dedans, mais tu lâches un peu prise et penser à cela te remotive, tu te dis « oh, c'est le dernier, donc vraiment à fond quoi ». Ça m'a donc plus été bénéfique que néfaste, mais oui, ça fait toujours bizarre de se dire que c'est la dernière dans ces moments-là.

Tu étais en LAN, tu te galvanisais avec tes coéquipiers. Cette petite adrénaline propre à l'offline va forcément te manquer...
C'est sûr. Que ça soit en LAN et plus spécifiquement sur scène, ce sont des émotions que je n'ai jamais vécues auparavant, que j'ai pu vivre grâce au jeu vidéo. C'est absolument génial. Si je reprends le cas de la GA, Poseidon y reboostait l'équipe quand ça allait un peu moins bien en disant  « allez, c'est la dernière de Tactiss, il faut tout donner ». Poseidon aussi boostait l'équipe grâce à ça.

Tu te retires de l'équipe et va passer comme sixième joueur. Comment cela va-t-il se passer ?
Je suis sixième joueur pour dépanner en cas de problème, que ça soit en match officiel ou autre. Je n'ai pas envie de quitter le jeu, donc je les aiderai à mon niveau en fonction du temps dont je dispose, que ça soit regarder une VOD de leur scrim, d'un futur adversaire, de passer sur TS pour analyser la comm... Je serai là pour l'équipe, comme je le pourrai, ça c'est sûr et certain.

Penses-tu quitter l'équipe au bon moment au vu de vos récentes performances ?
Si c'est le bon moment, je ne sais pas. Une chose est sûre, j'aurais bien aimé continuer avec la même équipe pour me requalifier en Challenger League, refaire des LANs pour vivre les émotions qui en sont propres. J'aurais préféré continuer, mais bon moment ou non, je ne sais pas, je ne pourrais pas répondre honnêtement. Cependant, le timing est très bon dans le sens où la saison s'est terminée fin avril, la naissance [de mon enfant] est prévue pour début mai et si cela avait été en plein milieu de la saison, cela aurait été bien plus compliqué. Le timing est bon pour se retirer à l'issue d'une saison, sans avoir la frustration de partir en plein milieu.

Sur ces trois années, quel est le moment qui t'a le plus marqué, que tu retiens par-dessus tous les autres ?
Il y en a peut-être plusieurs, mais un est vraiment marquant et Voy pourra le confirmer. A la première GA, en 2016, chez eXoD eSport, avec Xkos, FiskeR, Voy et LAZ1A, c'est mon premier jeu esport, ma première LAN, on arrive comme no-names et notre seule envie est de nous faire un nom. En phase de groupes, nous affrontions AERA, la grosse équipe avec la grosse structure du moment avec Undead, Panix, Revan, Enemy et Elemzje. C'est l'équipe à abattre, on s'attend à se faire défoncer, on leur met 4-0 sur Chalet (à l'époque un match se jouait en cinq rounds gagnants). On a failli gagner, mais ils nous ont sorti une remontada de l'espace. Voy jouait sur un PC portable, je ne sais plus qui sur la table d'en face mettait un coup de pied d'énervement, ce qui avait niqué le PC de Voy tout comme notre momentum [rires]. On s'est fait remonter et le stress de la première LAN n'a pas arrangé les choses. Tu regardes la VOD, dans les derniers rounds, je prenais une ligne et tu voyais mon viseur bouger dans tous les sens à cause du stress. Cette LAN n'avait aucun sens [rires]. C'est aussi grâce à ce match qu'on s'est fait un nom, en mettant 4-0 à AERA, on gueulait dans toute la salle, tous les gens étaient derrière nous alors qu'on était des no-names, ce match fut riche en émotions. Après, toutes nos performances, surtout sur scène et notamment à la Lyon e-Sport contre Vitality m'ont particulièrement marqué. Une scène grandiose, de magnifiques émotions, tous ces moments-là ont été exceptionnels.

Ne pas être monté sur toutes ces scènes aurait pu créer un manque pour toi ?
Oui, les émotions en LANs sont une chose, mais celles sur scène sont tout autres. Je n'ai jamais mieux joué qu'en LAN, mais je n'ai encore plus jamais mieux joué que sur scène. Je ne saurais pas m'expliquer, mais ça ne bride pas, bien au contraire, ça va me booster.


Un dernier succès pour un dernier événement avant une durée indéterminée

Supremacy devra donc s'empresser de trouver un remplaçant à Tactiss pour la suite de la saison 2019, ce qui passera - comme Tactiss nous le confiait pendant notre entretien - par sortir tout sourire d'une période des transferts qui s'annonce mouvementée. L'objectif principal pour Alive et ses acolytes sera de regagner leur place en Challenger League et de confirmer leurs récentes performances dans l'Hexagone, tout en tentant leur chance au Minor de Las Vegas pour espérer se qualifier au Six Major de cet été.